La transmission du savoir-faire
Identifier puis assurer la sauvegarde des savoir-faire français tout en s’adaptant aux évolutions de la société, voilà le nouveau challenge des artisans d’art.
Qu’est-ce que le savoir-faire ?
La réponse est apparue peu évidente pour certains professionnels des métiers d’art. D’aucuns citeront la maîtrise de techniques artisanales, l’application de méthodes traditionnelles, l‘expérience. La Bibliothèque Nationale de France (BNF) a choisi pour sa part d’éditer Les règles de l’art de la conservation, une charte qui répertorie les savoir-faire de ses techniciens. Parce qu’identifier un savoir-faire est la première étape pour le préserver.
La restauration de documents rassemble une impressionnante diversité de métiers : relieurs, laborantins, photographes, techniciens vidéo et audio, chimistes…
Un défi majeur
Pour l’INMA (Institut National des Métiers d’Art), la transmission des savoir-faire des métiers d’art français « représente un défi majeur » pour leur avenir. Certains sont menacés, d’autres disparaissent complètement faute de relève ou de formation dédiée. L’artisan exerce parfois dans un espace exigu, dans lequel il est difficile d’accueillir un apprenti et de lui accorder le temps nécessaire tout en continuant à faire vivre son atelier. Que deviendra le métier de restaurateur de globe terrestre quand l’heure de la retraite sera venue pour le dernier artisan français ?
Formations
Parmi les formations proposées aujourd’hui, le Brevet des Métiers d’Art permet de transmettre des techniques traditionnelles tout en encourageant l’innovation.
La BNF de son côté a choisi de proposer des formations et des stages de restauration de documents à son personnel, mais également aux étudiants et professionnels extérieurs à la structure.
Le Compagnonnage, vieux de plusieurs siècles, met la transmission du savoir-faire au cœur de sa méthode d’enseignement et propose un moyen original de se former aux métiers du bâtiment : un Tour de France pour rencontrer, échanger et découvrir sans cesse de nouvelles techniques. Au CFA compagnonnique de Saint-Thibault des Vignes par exemple, les cours sont assurés par d’anciens compagnons du Tour de France reconvertis à l’enseignement.
L’activité artisanale est fortement impactée par nos nouveaux modes de vie et de consommation : les livres numériques, le poids d’Internet ou encore l’absence de concours de restaurateurs de documents depuis 2009 sont des exemples parmi tant d’autres. Dans certains secteurs d’activité, les nouvelles technologies prennent à coup sûr le pas sur les savoir-faire anciens, même si rien ne remplacera la conscience professionnelle et l’amour du travail bien fait propre aux artisans d’art.